Créer une société de promotion immobilière en 6 étapes
Derrière cette intention de recherche « comment créer une société de promotion immobilière » se cache en réalité une toute autre problématique : celle de savoir comment faire une promotion immobilière. Si vous en êtes là, c’est probablement parce que vous avez trouvé un terrain, identifié un bien avec un potentiel constructible ou reçu une opportunité foncière rare. Et il est naturel, presque mécanique, de vous demander comment créer une société immobilière, parce que sans cet outil juridique, vous ne pourrez tout simplement pas lancer votre projet.
Mais j’ai une bonne nouvelle : ce n’est pas la partie la plus difficile. La création de la société n’est qu’une formalité comparée aux vraies exigences d’une opération immobilière : la responsabilité décennale prévue aux articles 1792 et suivants du Code civil, les obligations du contrat de promotion immobilière (CPI), ou encore les règles de la vente en l’état futur d’achèvement issues de la loi du 3 janvier 1967. Ce sont ces cadres qui structurent réellement le métier.
Dans ce guide, nous allons voir ensemble les 7 étapes pour créer une société de promotion immobilière, mais surtout comment lancer votre projet en toute sécurité, en comprenant les règles, les risques et les obligations qui encadrent la promotion en France.
Comment créer une société de promotion immobilière
Le premier réflexe avant d’ouvrir une société de promotion immobilière n’est pas de choisir un statut ni de déposer un capital, mais de définir précisément vos besoins et le périmètre réel de votre opération. La promotion immobilière n’est pas un bloc uniforme : le cadre juridique change entièrement selon la manière dont vous achetez, financez, construisez et vendez. C’est pour cette raison qu’il est essentiel d’identifier les conditions pour créer une société de promotion immobilière adaptées à votre projet plutôt que de vous précipiter vers une forme juridique standard. Pour mieux comprendre les fondamentaux, vous pouvez consulter comment faire une promotion immobilière.
Prenons un premier cas. Vous envisagez une opération de construction d’un immeuble de 30 logements. Si vous décidez de vendre cet ensemble en bloc à un seul acquéreur – un investisseur institutionnel, un bailleur social ou un fonds recherchant une opération de rendement – vous n’êtes pas soumis au régime de la vente sur plan. En revanche, si vous commencez à précommercialiser chaque appartement à des particuliers avant la construction, vous entrez immédiatement dans le champ de la loi du 3 janvier 1967, qui impose un cadre strict, notamment sur la protection des acquéreurs, la garantie financière d’achèvement et les obligations du promoteur.
À l’opposé, si votre objectif est d’acheter un terrain pour y construire deux ou trois maisons, et que vous décidez d’en conserver une pour vous ou pour un membre de votre famille, vous basculez vers des logiques proches des sociétés d’attribution, où chaque associé devient propriétaire d’un lot déterminé. Le statut promoteur immobilier n’a alors pas les mêmes implications, notamment en matière de responsabilités et d’assurances.
Ainsi, avant de créer votre société de promotion immobilière, vous devez comprendre pourquoi vous souhaitez en créer une, comment vous comptez vendre, à qui, et quel régime juridique découle de ce choix. C’est cette analyse préalable qui conditionne la forme de votre structure, son fonctionnement et vos obligations futures en tant que promoteur.
Choisir une structure juridique pour la construction d’un immeuble
Lorsqu’un porteur de projet souhaite construire un immeuble et organiser sa vente, le choix de la structure juridique dépend avant tout d’un cadre légal fondamental : la loi du 3 janvier 1967. Cette loi encadre la vente d’immeuble à construire et impose diverses obligations au vendeur, dont la garantie financière, les modalités de paiement et la protection de l’acquéreur.
Le champ d’application de cette loi repose sur trois critères déterminants :
- Un immeuble à construire ou en cours de construction.
- Une vente par lots à plusieurs acquéreurs distincts.
- La signature d’un contrat avant l’achèvement de l’immeuble.
Lorsque ces trois conditions sont réunies, le promoteur entre dans le cadre juridique des ventes régies par la loi de 1967. S’il choisit d’utiliser la Vente en l’État Futur d’Achèvement (VEFA) ou la Vente à Terme, alors il devra respecter l’ensemble des obligations de cette loi : garanties financières, paiement échelonné, conformité, modalités de transfert de propriété. Il est donc important de comprendre que ce cadre juridique dépend d’un choix commercial : vendre par lots avant finition.
La VEFA n’est pas une structure d’entreprise : c’est un mode de vente. Pour piloter l’opération, les promoteurs utilisent presque toujours une SCCV (Société Civile de Construction-Vente), car elle permet d’intégrer des investisseurs, facilite les financements et peut être dissoute à la fin du programme. En amont, une SAS ou une SARL sert de société mère pour centraliser l’activité. La SCCV est "transparente" fiscalement (les associés sont imposés sur les bénéfices), alors que la SAS est soumise à l'Impôt sur les Sociétés (IS). C'est une distinction clé dans la stratégie de rémunération et d'imposition du promoteur.
Si vous décidez de vendre en bloc à un investisseur unique, vous pouvez utiliser directement votre société mère ou créer une SCCV si des associés doivent entrer au capital. En revanche, si vous construisez un immeuble de 20 logements et souhaitez en conserver 5 pour vous, la SCCV ne le permet pas. Il faudra alors envisager un autre montage, à valider avec votre avocat, car il modifie entièrement la structure des droits et la fiscalité de l’opération.
Choisir une structure juridique pour la construction de maisons
Dans le domaine de la construction de maisons individuelles, le choix de la structure juridique ne suit pas les mêmes logiques que pour la construction d’immeubles. Les promoteurs qui vendent des maisons utilisent rarement la Vente en l’État Futur d’Achèvement (VEFA), car ses obligations sont lourdes : garantie financière d’achèvement, échelonnement strict des paiements, contrôles réglementaires, assurance renforcée. Pour une maison vendue à un prix moyen compris entre 180 000 et 250 000 euros, ces contraintes réduisent fortement la rentabilité et rendent le modèle peu adapté.
Pour répondre à cette problématique, un contrat spécifique a été créé pour sécuriser le maître d’ouvrage tout en simplifiant la construction : le CCMI (Contrat de Construction de Maison Individuelle). Ce contrat encadre la relation entre le constructeur et le client final, qu’il s’agisse d’un particulier ou d’un promoteur de maisons individuelles. Le CCMI impose des garanties obligatoires : garantie de livraison à prix et délai convenus, assurance dommages-ouvrage, garantie de remboursement et protection du consommateur.
Il est important de comprendre que le constructeur soumis au CCMI n’a pas les mêmes obligations juridiques qu’un promoteur de maisons.
Le constructeur réalise une maison pour le compte d’un client unique, avec un prix et un délai garantis.
Le promoteur, lui, assume un risque financier et commercial, car il achète le terrain, porte le projet, choisit la typologie des maisons et organise la vente. Les responsabilités, assurances et niveaux de garantie ne sont donc pas identiques.
Certains promoteurs ou petits porteurs de projet choisissent malgré tout de commercialiser leurs maisons en même temps qu’ils les construisent, notamment lorsque le prix de sortie se situe autour de 250 000 euros et qu’ils possèdent une forte connaissance de leur marché local. Ce choix représente un pari risqué mais maîtrisé lorsque la demande est solide.
Dans ces situations, les porteurs de projet utilisent généralement une SAS ou une SARL. Ces structures sont simples, flexibles et adaptées aux opérations de petite taille où la prise de risque reste contrôlée. Elles leur permettent aussi d’isoler juridiquement chaque programme tout en laissant la possibilité de monter en puissance par la suite.
Combien coûte la création d’une promotion immobilière
Avant d’aborder le coût réel de création d’une société de promotion immobilière, il est essentiel de comprendre dans quel marché vous vous apprêtez à entrer. La France compte aujourd’hui environ 2 650 promoteurs immobiliers actifs, selon une analyse publiée par ModelesdeBusinessPlan. Ce chiffre diffère fortement du volume d’entreprises déclarant le code NAF 41.10 “Promotion immobilière” recensé par l’INSEE, car seule une fraction exerce réellement la promotion au sens strict.
La Fédération des Promoteurs Immobiliers indique que le secteur regroupe près de 27 500 salariés, dont plus de 80 % dans des entreprises de moins de 10 personnes. En 2024, les promoteurs ont produit environ 59 000 logements, ce qui représente une moyenne d’environ 22 logements par promoteur. Cette donnée illustre un métier très exigeant, fondé sur un savoir-faire précis, une prise de risque élevée et une gestion financière rigoureuse.
Maintenant que vous connaissez le contexte, il faut comprendre le métier. Un promoteur immobilier est avant tout un investisseur-financier : il détient un capital, achète un terrain, analyse la demande, construit un projet et recherche un retour sur investissement rapide (TRI). À ce titre, il utilise un véhicule de promotion immobilière et voit la partie juridique comme un coût stratégique, nécessaire pour sécuriser chaque étape.
Même si nous recommandons de travailler avec un expert juridique pour optimiser votre structure, vous ne devez jamais négliger votre propre montée en compétence. Plus vous comprenez le cadre légal, moins vous exposez votre projet à des erreurs coûteuses. Vous pouvez se former sur le cadre juridique d’une promotion immobilière afin d’acquérir les bases indispensables.
En termes de budget, la création d’une société de promotion immobilière coûte généralement entre 2 500 € et 8 000 €, auxquels s’ajoutent un capital social crédible, souvent situé entre 50 000 € et 150 000 €, ainsi que les honoraires juridiques, assurances, études et frais de montage.
C’est un métier exigeant, et une bonne connaissance de votre sujet est un prérequis indispensable pour réussir.
Les assurances et garanties obligatoires du promoteur immobilier
Dans la promotion immobilière, la maîtrise du risque est indissociable du montage juridique et financier. Les garanties imposées au promoteur sont définies par le régime des ventes d’immeubles à construire, issu de la loi du 3 janvier 1967 et rappelé dans les ressources officielles du Ministère de l’Économie sur la vente en l’état futur d’achèvement. La Fédération des Promoteurs Immobiliers souligne d’ailleurs que ces garanties sont essentielles pour la confiance du marché et des partenaires financiers.
La Garantie Financière d’Achèvement (GFA) est la pierre angulaire du dispositif. Elle assure que l’immeuble sera achevé même si le promoteur devient défaillant. Les principes de la GFA, ainsi que la distinction entre garantie extrinsèque (par une banque ou un assureur) et garantie intrinsèque, sont précisés dans les documents du Ministère de l’Économie et dans les fiches pratiques publiées par la FPI. Dans la pratique, seule la garantie extrinsèque est acceptée par les banques lors de la mise en place du prêt promotion.
La Garantie de Remboursement est exigée lorsque le promoteur encaisse des fonds avant le début du chantier. Elle assure aux acquéreurs un remboursement intégral si l’opération ne démarre pas dans les conditions prévues. S’ajoute l’obligation de souscrire une Responsabilité Civile Promoteur, couvrant les fautes de gestion et les dommages causés aux tiers dans le cadre de l’opération.
Enfin, l’assurance Dommages-Ouvrage (DO) doit impérativement être mise en place avant l’ouverture du chantier. Selon les informations diffusées sur service-public.fr, elle est obligatoire pour toute construction vendue, quelle que soit la taille du programme, et garantit le préfinancement des réparations relevant de la décennale.
Ces garanties ont un coût, mais elles sont surtout le socle indispensable de toute opération financée et commercialisée. Sans elles : pas de financement bancaire, pas de signature notariée, pas de vente. La sécurité juridique est la première pierre du métier de promoteur.
Le financement d’une opération de promotion immobilière
Financer une opération de promotion immobilière, c’est organiser un équilibre précis entre fonds propres, dette bancaire et parfois capitaux externes (acquéreurs en VEFA, investisseurs, crowdfunding). La plupart des guides professionnels rappellent que le schéma classique repose sur trois piliers : l’apport du promoteur, le prêt bancaire et, en complément, des ressources issues des ventes ou de la dette privée. Pour une vision détaillée et pratique de cette mécanique, vous pouvez consulter notre module de formation dédié au montage financier.
Les fonds propres sont la première clé d’entrée. Les banques exigent en général un apport compris entre 10 % et 30 % du coût total du programme, selon le niveau de risque et l’expérience du promoteur. Plusieurs acteurs spécialisés du financement, comme Anaxago ou Finance et Courtage, convergent sur cet ordre de grandeur : en dessous de 10 %, le projet devient difficilement finançable, au-delà de 20 % l’engagement en capital commence à peser fortement sur la trésorerie.
La dette bancaire constitue ensuite le cœur du financement. Une note de la Banque de France sur le financement des professionnels de l’immobilier rappelle que les banques analysent de près le ratio de fonds propres, la solidité du porteur de projet et la qualité du bilan prévisionnel. Elles conditionnent souvent leur accord à une précommercialisation minimale des lots (souvent 40 à 50 % des logements réservés), à la délivrance d’un permis de construire purgé et à la mise en place d’une garantie financière d’achèvement.
Enfin, le troisième pilier regroupe les financements complémentaires : apports d’investisseurs, dettes privées ou plateformes de crowdfunding. Certains schémas reposent sur 10 à 15 % de fonds propres, 30 à 50 % de dette bancaire, le solde étant couvert par des investisseurs et la commercialisation en VEFA.
Comprendre cette mécanique est indispensable : une opération ne se finance pas avec une “bonne idée”, mais avec un montage chiffré, structuré et lisible pour les banques. C’est pour cela qu’un véritable promoteur doit maîtriser ses bilans, son effet de levier, ses précommercialisations et ses risques, avant même de signer le moindre compromis.
Conclusion
Créer une société de promotion immobilière est un projet ambitieux qui demande bien plus que la simple envie d’investir. Vous l’avez vu dans ce guide : tout commence par la compréhension du type d’opération que vous souhaitez réaliser, car c’est ce choix qui détermine votre structure juridique, vos obligations légales et votre stratégie de financement. Le métier de promoteur immobilier est avant tout un métier d’investisseur-financier, qui doit maîtriser son capital, son bilan, ses garanties et ses risques.
Qu’il s’agisse du choix entre VEFA, Vente à Terme, SCCV, SAS ou CCMI, ou encore de la mise en place d’une GFA, d’une DO ou d’un prêt promotion, chaque décision s’inscrit dans une logique d’optimisation et de sécurité.
C’est un métier exigeant, et une bonne connaissance de votre sujet est un prérequis indispensable pour réussir.
FAQ – Comment créer une société de promotion immobilière
1. Comment créer une société de promotion immobilière ?
Pour créer une société de promotion immobilière, il faut d’abord définir votre type d’opération (immeuble en lots, vente en bloc, maisons). Ensuite, vous choisissez une structure adaptée comme la SCCV, la SAS ou la SARL, puis vous rédigez des statuts alignés avec votre stratégie financière et commerciale.
2. Quel statut choisir pour devenir promoteur immobilier ?
Le statut le plus utilisé est la SCCV pour porter chaque opération, complétée par une SAS en société mère. Le choix dépend du modèle économique, du nombre d’associés et du type de vente (VEFA, Vente à Terme, bloc).
3. Combien coûte la création d’une société de promotion immobilière ?
La création coûte généralement entre 2 500 € et 8 000 €, auxquels s’ajoute un capital social crédible de 50 000 € à 150 000 €, ainsi que les assurances et honoraires liés au montage juridique.
4. Quel capital minimum pour créer une société de promotion immobilière ?
Il n’y a pas de minimum légal, mais les banques demandent le plus souvent un capital significatif, souvent supérieur à 50 000 €, pour accorder un prêt promotion.
5. Comment financer une opération de promotion immobilière ?
Le financement repose sur les fonds propres (10 à 30 %), le prêt bancaire (prêt promotion), la précommercialisation des lots et éventuellement des investisseurs ou du crowdfunding.
6. Quelles sont les assurances obligatoires pour un promoteur immobilier ?
Les principales assurances et garanties sont : Garantie Financière d’Achèvement (GFA), Garantie de Remboursement, Responsabilité Civile Promoteur, assurance Dommages-Ouvrage, et les garanties liées à la loi du 3 janvier 1967.
7. Quelle est la différence entre VEFA et Vente à Terme ?
La VEFA transfère la propriété au fil des travaux, tandis que la Vente à Terme transfère la propriété à l’achèvement. Les deux suivent le cadre juridique de la loi du 3 janvier 1967.
8. Peut-on utiliser la VEFA pour vendre une maison individuelle ?
C’est possible, mais rarement utilisé. Pour les maisons, les promoteurs privilégient le CCMI, plus adapté et moins contraignant que la VEFA.
9. Une SCCV permet-elle de conserver un logement pour soi ?
Non. Une SCCV ne permet pas à un associé de garder un lot pour son usage. Il faut utiliser un autre montage juridique étudié avec un avocat.
10. Comment se former pour créer une société de promotion immobilière ?
La formation est indispensable pour maîtriser le cadre juridique, financier et technique. Vous pouvez suivre les programmes spécialisés de Kindnee, conçus pour accompagner les porteurs de projets sur le montage juridique, le bilan promoteur et le financement.











